Les secrets du pont de Tonneins
Le premier pont a été construit au Moyen-Age mais après un an, il a été détruit lors d’une crue. Depuis le seul moyen de traverser la Garonne était à l’aide du passeur. Il y avait un passeur à Lamarque au lieu-dit ‘Le Passage’ et un passeur entre Tonneins et St. Germain. Le passeur tirait le bac par un câble. En 1835 l’ingénieur Quénot a édifié un pont suspendu. Le pont avait un tablier en bois. Il fallait payer un péage pour traverser la Garonne, chose difficile à imaginer aujourd’hui. Le passeur continuait à travailler car le passage avec le bac était moins cher que le péage du pont.


Au début du 20e siècle on constate une augmentation du trafic et de la charge. Par conséquence en 1919 la décision est prise par la direction départementale de construire un nouveau pont à quelques mètres de là.

L’ingénieur Eugène Freyssinet (1879-1962), directeur de la Société Limousin et Compagnie, prend en charge la conception du pont tel qu’on le connait à présent.
M. Freyssinet n’est pas n’importe quel ingénieur, c’est aussi un inventeur.
Le pont comporte 5 arcs encastrés, en béton armé, qui ont une portée de 46 m. Au-dessus des piles, des arcs de décharge ont été créés, pour alléger la charge qui pèse sur la construction. La longueur totale du pont est de 186 mètres.

Pour procéder à la construction des fondations des piles, Eugène Freyssinet a inventé un caisson à air comprimé composé d'un compartiment étanche avec un sas pour manœuvrer des bennes de 500 litres. Ce système de caisson a aussi servi sur le pont Albert-Louppe, à Plougastel en 1924.
Les cintres des arcs principaux ont été réalisés à l'aide de planches clouées en bois et mises en place à l'aide d'une grue flottante. Le système des cintres est aussi une invention de M. Freyssinet en 1921, juste avant le commencement de la construction de ce pont.
Selon Freyssinet le pont de Tonneins était le mieux réussi peut-être de tous ses ouvrages.
Le pont que vous traversez peut-être tous les jours était un chef d’œuvre technique à son époque. Prenez le temps de vous arrêter sur le quai et de l’observer de plus près, cela en vaut la peine.